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Chroniques Parisiennes
2 février 2007

Le jour où j'ai rencontré un psychopathe


Un jour en sortant de la bibliothèque (ma nouvelle maison) je remarque que quelqu'un me dévisage. Ma première pensée est alors: "et merde encore quelqu'un que je connais mais que je ne reconnais pas, je suis un boulet, il faudrait que je devienne un peu physionomiste quand même, blabla". Je fais comme si je n'avais pas vu le jeune homme (la tactique de "oh sorry je t'avais pas vu" c'est génial), je passe mon chemin tranquilement, sauf qu'il me court après. Panique passagère, je vais encore passer pour une blonde incapable de se souvenir des gens qu'elle rencontre, siouper: comment passer pour une fille superficielle en 10 secondes.
Il s'approche, je ne le reconnais toujours pas, grand sourire, "hey do you remember me? We were in the same environment conference last quarter". Soulagée, je lui réponds que non, je n'ai pas suivi ce genre de cours, donc je ne peux pas le connaître. Yeah je ne suis pas un boulet!! On discute un peu, enfin lui surtout, il me tient la grappe une bonne demi-heure, il parle, il parle, il parle. Bon. Je finis par gentiment lui faire comprendre qu'il faut que j'y aille, que j'ai une vie, qu'il fait froid devant la bibli et toussa toussa. Là où je redeviens un boulet c'est quand pour me débarasser de lui je lui file mon e-mail. Boulet puissance 10. Il vient du Nigéria, donc je me dis qu'un café pour parler de l'Afrique ça peut être sympa... Mouais...
Jusque là rien de bien extraordinaire, je me suis faite avoir comme une bleue mais c'est juste un e-mail.

Café quelques jours plus tard. Pouf il veut savoir si j'ai de la famille en France: oui oui j'ai de la famille et j'ai aussi un fiancé (oui ça fait peur de dire que je suis fiancée, c'est un repoussoir idéal même si c'est pas trop vrai). Il me demande si j'aime la poésie. Ma réponse très féminine et diplomatique: "euh non je trouve ça chiant". Il m'annonce qu'il étudie la poésie et qu'il écrit à ses heures perdues. Oups gaffe. Il me demande un bout de papier. Il écrit quelque chose, bredouille, me tend le papier. Oh God. Un poème. Pour moi. Avec mon nom, des rimes (non je ne vais pas le mettre ici, trop la honte), avec des mots comme "beautiful" et plein de gentilles choses.
J'abrège un peu la rencontre parce que je trouve ça super bizarre de m'écrire un poème sachant qu'on ne s'était parlé en tout et pour tout que 30 minutes. Oh il veut me dire quelque chose avant que je m'en aille. Merde. Et là c'est le drame. Il m'explique que sur le coup il avait vraiment cru que j'étais cette fille qu'il avait "rencontrée"  au premier trimestre. Sauf qu'il m'avoue aussi qu'il avait craqué pour cette fille mais de dos. Donc qu'il n'avait jamais vu son visage en réalité, d'où la confusion avec moi. Voilà mon scoop: j'ai un sosie de dos!!!!! Tout de même c'est assez hallucinant qu'il se souvienne du dos de cette pauvre fille plus de 2 mois après l'avoir vue. Il me dit aussi s'être imaginé tout un scénario après notre rencontre, il nous voyait déjà ensemble, il chantait, il était heureux, il souriait tout le temps. Euh ouais mais non.
Comme de par hasard j'ai été beaucoup trop occupée cette semaine pour répondre à son invitation à déjeuner, et vu tous les midterms qui m'attendent ça va pas être possible avant longtemps longtemps longtemps (=jamais) de se revoir.
En rentrant à la maison après sa déclaration j'ai quand même fait attention qu'il ne me suive pas. Juste au cas où. De toute façon je suis un karateka maintenant.

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